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Que signifie le Rapport sur les risques mondiaux 2020 pour les services financiers?

Le 15e Rapport sur les risques mondiaux [note 1], publié par le Forum économique mondial (FEM) avec le soutien de Marsh McLennan, vient tout juste de paraître. Pour la communauté du FEM composée de multiples parties prenantes, les principaux risques à court terme sont les conflits économiques (risques géopolitiques) et la polarisation politique intérieure (sociétal). Pour les institutions financières, surtout les multinationales et les groupes qui investissent dans des actifs à l’échelle internationale et en assurent la gestion, ces risques peuvent entraîner une hausse de la volatilité et exercer une pression supplémentaire sur les marges.

Les données sur les pertes des institutions financières montrent que c’est dans les environnements économiques difficiles que l’application des contrôles des risques et le respect de l’appétence pour le risque établie par le conseil peuvent rencontrer de grands défis. Dans ces circonstances, les fonctions de contrôle des risques doivent se montrer fermes, tout en faisant preuve de souplesse dans la supervision des contrôles. Le même environnement économique peut entraîner la mise en place par le centre des activités de restrictions relatives aux déplacements d’affaires. Ces restrictions peuvent affecter la possibilité pour les fonctions de finances et de risques de se rendre sur le terrain afin de superviser et de vérifier localement les contrôles de risques, et, par conséquent, des signaux d’alarme peuvent ainsi passer inaperçus.

Le passé nous enseigne que les activités commerciales dans les régions ou les pays aux prises avec de grandes difficultés – surtout les nouvelles activités commerciales soumises à la pression de devoir équilibrer les comptes, voire de dégager un profit – sont les plus susceptibles de succomber à la pression et de s’en remettre à la créativité dans leur comptabilité et la préparation de leurs rapports. La fraude autant interne qu’externe contre l’ensemble des institutions financières augmente dans ce contexte d’intensification des conflits économiques et d’accroissement des risques géopolitiques. À nouveau, le respect des cadres de contrôle et des processus robustes est essentiel.

Dans le rapport, au chapitre des risques principaux à long terme établis en fonction leur probabilité, ce sont les préoccupations environnementales qui dominent. La plupart des institutions financières se concentrent sur les conséquences financières des changements climatiques depuis un certain temps, à l’image des organismes de réglementation à l’échelle locale ou internationale, ainsi que sur la pression des investisseurs et le changement des perceptions chez les consommateurs et dans la société. Au Royaume-Uni, depuis octobre 2019, en vertu du Senior Managers and Certification Regime, on exige que soit fournie au régulateur l’identité du responsable des conséquences financières des changements climatiques, ce qui a haussé l’accent mis sur cet aspect – ainsi que la responsabilité personnelle potentielle des directeurs et des gestionnaires.

Les fonds et stratégies d’investissement qui répondent aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) de plus en plus nombreux et les scénarios de réclamation compatibles avec les critères ESG couramment utilisés dans les documents de vente et de marketing pourraient créer une responsabilité potentielle. On s’attend à ce que les organisations qui ont mis en place une culture du risque et qui ont intégré la fonction de risque tôt dans le processus de conception des produits et des stratégies obtiennent les meilleurs résultats.

Comment le Rapport sur les risques mondiaux peut-il servir à susciter des discussions sur les risques?

Dans les institutions financières, il y a de nombreuses façons d’utiliser le Rapport sur les risques mondiaux, par exemple :

  • confirmer et vérifier les types de risques principaux de votre stratégie en matière de risques;
  • remettre en cause le cadre d’appétence au risque;
  • discuter au sein du conseil et du comité des risques stratégiques déterminés, de ce qu’ils représentent pour votre entité et de leur adéquation avec votre plan de résilience opérationnelle et de tolérance au risque, ainsi que vos plans d’intervention en cas d’incident.

 

[1] Le Rapport sur les risques mondiaux examine chaque année le paysage de risque à très grande échelle et met en relief les menaces systémiques pouvant causer de graves perturbations. Il se fonde sur une enquête auprès de près de 800 chefs d’entreprises et de gouvernements pour dresser le portrait de l’évolution du paysage mondial tant à court terme qu’à long terme.

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David Nayler

Financial Institutions Practice Leader

  • Canada