Skip to main content

Blogue

COP27 : Comment le secteur de l’assurance peut aider le Moyen-Orient à faire face aux changements climatiques

Tropical blue cyclone

Le Moyen-Orient se réchauffe plus vite que la plupart des autres régions de la planète. Quelque 60 % de la région est déjà aux prises avec un stress hydrique extrême, tandis que les catastrophes naturelles coûtent 1 milliard de dollars par année à la région depuis 2018. Au rythme actuel des changements climatiques, tout porte à croire que ces défis ne feront qu’aller en s’intensifiant.

Alors que les discussions sur le climat qui auront lieu lors du sommet COP27 en Égypte approchent à grands pas, c’est le moment approprié pour explorer comment le secteur de l’assurance peut jouer un rôle positif dans la construction d’un Moyen-Orient plus résilient.

Au cours des dernières années, les risques climatiques se sont progressivement hissés au sommet des listes de priorités au Moyen-Orient, et pour cause. En 2021,Oman a été frappé par un cyclone tropical mortel qui a eu des répercussions à la fois sur ses habitants et sur son économie. Plus tôt cette année, des inondations sur la côte des Émirats Arabes Unis ont contraint les installations et les terminaux d’exportation à fermer, ce qui a posé des problèmes au niveau des chaînes d’approvisionnement. Les données scientifiques montrent clairement que les changements climatiques exacerbent le risque de phénomènes météorologiques extrêmes.

Entre-temps, le réchauffement des océans crée de l’inquiétude chez les industries et la communauté en général, qui comptent beaucoup sur l’utilisation de l’eau de mer pour le refroidissement dans les infrastructures existantes. Les projets d’énergie renouvelable, comme les fermes solaires vulnérables aux orages de grêle et aux inondations de plus en plus fréquents, sont eux aussi exposés de façon dommageable aux changements climatiques alors même que des espoirs sont mis en eux pour faire partie de la solution.

Modélisation pour l’avenir

Comment les actifs plus anciens des clients, conçus et construits en fonction de critères antérieurs, résisteront-ils à certains des changements imminents? C’est là que la modélisation est essentielle pour comprendre l’impact de divers scénarios de catastrophes naturelles. Lorsque les clients comprennent leurs risques d’exposition aux catastrophes grâce à la modélisation, il leur est plus facile de travailler avec des assureurs qui voudront obtenir des réponses à ces questions.

La modélisation aide les assureurs à comprendre les risques de goulots d’étranglement et à déterminer s’il faut assurer la conception des projets, et à assurer les pertes en cas d’échec de ces projets. En rassemblant ces modèles de répartition des risques en amont, lorsque les projets n’ont encore la forme que de feuilles de calcul sur des écrans, nous pouvons aider les clients à modéliser de nombreux facteurs, notamment les coûts globaux du cycle de vie, les coûts de répartition des risques, et le niveau de risques que la banque ou le fonds peuvent assumer.

Ces modèles financiers détaillés permettent aux entreprises de prendre les bonnes décisions quant à savoir si elles veulent assumer elles-mêmes les risques ou les transférer.

Comment les assureurs peuvent-ils aider?

L’assurance est essentielle pour l’avenir du commerce durable. En tant que secteur, l’assurance a emprunté une courbe d’apprentissage exponentielle, développant de nouveaux outils pour gérer les prévisions de risques en constante évolution. Nos clients ont l’ambition de construire des infrastructures capables de produire l’équivalent de billions de dollars de mégawatts d’énergie renouvelable partout dans le monde. Pour nous et pour les développeurs, gestionnaires de risques, consultants, prêteurs, conseillers, banques et courtiers, ainsi que pour le marché en général, la nouvelle marchandise est le temps. La question est : comment mettre cette énergie en service et la négocier rapidement et efficacement?

Il est donc essentiel de partager les connaissances. Le secteur doit partager ses données sur les technologies émergentes et les technologies permettant d’accélérer la transition, de sorte que l’assurance soit un catalyseur plutôt qu’une source de friction au niveau du financement, de la construction et de l’exploitation de ces solutions.

Le secteur de l’assurance s’éloigne de plus en plus des simples transactions pour se rapprocher des services-conseils, où les risques font l’objet d’un examen et de conversations beaucoup plus pointus.

Il y a une quinzaine d’années, les assureurs adoptaient des approches très ciblées et restreintes, préférant se concentrer dans chaque cas sur une industrie particulière et sur ses risques opérationnels. Aujourd’hui, les assureurs doivent adopter une approche plus holistique.

En plus d’utiliser les connaissances locales relatives à la culture, à la géographie et au climat du Moyen-Orient, les assureurs et les propriétaires d’entreprise de la région se tournent également vers les tendances globales et les connaissances recueillies à l’échelle mondiale pour prendre des décisions.

Soutenir la transition vers les énergies renouvelables

Le rythme de développement du marché des énergies renouvelables au Moyen-Orient augmente. Les Émirats Arabes Unis en constituent un bon exemple : ils font des progrès considérables au niveau de leurs projets solaires en tirant parti des ressources naturelles du Moyen-Orient. L’utilisation des énergies renouvelables accélère également en Arabie saoudite.

La transition vers un avenir durable nécessite du financement. Au Moyen-Orient, il est probable qu’une grande partie de ce financement proviendra de fonds souverains, plutôt que de prêteurs sur le marché libre, mais il est toujours pertinent pour les assureurs de contribuer à la modélisation de la répartition des risques.

Le secteur peut fournir des renseignements exploitables en matière de réduction des risques : p. ex., concernant des problèmes que nous avons observés avec certains panneaux solaires, ou encore au niveau de la construction. Les conseillers pourront juger de l’assurabilité, de ce qu’ils auront probablement déjà vu des systèmes d’énergie renouvelable ailleurs dans leurs portefeuilles.

Sans assurance, les entreprises ne peuvent pas investir dans l’innovation, alors notre secteur joue un rôle crucial dans la mise en place d’une économie carboneutre. Alors que nous approchons du sommet COP27, nous devons nous rappeler l’ampleur du défi à relever et l’occasion pour nous de faire les efforts nécessaires à l’établissement d’un marché d’assurance sain pour les technologies à faibles émissions de carbone dont le Moyen-Orient et le reste du monde ont un besoin si urgent.