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Le chemin vers la carboneutralité : le calendrier de production d’hydrogène propre du Canada et les risques connexes

Ressources naturelles Canada a mobilisé des groupes d’intervenants, des gouvernements provinciaux et territoriaux et des partenaires autochtones pour élaborer une stratégie sur l’hydrogène afin de permettre au Canada d’atteindre ses objectifs de carboneutralité pour la lutte contre les changements climatiques d’ici 2050, de diversifier son bouquet énergétique et de générer des avantages économiques nationaux et transfrontaliers.
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Ressources naturelles Canada a mobilisé des groupes d’intervenants, des gouvernements provinciaux et territoriaux et des partenaires autochtones pour élaborer une stratégie sur l’hydrogène afin de permettre au Canada d’atteindre ses objectifs de carboneutralité pour la lutte contre les changements climatiques d’ici 2050, de diversifier son bouquet énergétique et de générer des avantages économiques nationaux et transfrontaliers. 

Voici les initiatives à court, moyen et long terme qui font partie de cette stratégie, les mesures qui ont été prises à ce jour à divers paliers de gouvernement et certains des risques associés à la production d’hydrogène. 

À court terme : établissement des bases (de 2020 à 2025)

Au cours de cette période initiale de cinq ans, l’accent est mis sur l’établissement des bases de l’économie de l’hydrogène au Canada. Ceci comprend ce qui suit : 

  • Mettre en œuvre une nouvelle infrastructure d’approvisionnement et de distribution d’hydrogène pour soutenir les centres de déploiement précoce.

  • Stimuler les investissements au moyen de règlements comme la norme sur les carburants propres.

  • Introduire de nouvelles politiques et mesures réglementaires pour faire avancer la transition vers la carboneutralité. 

  • Investir tôt dans l’innovation pour atteindre les objectifs à moyen et à long terme. 

Moyen terme : croissance et diversification (de 2025 à 2030)

Au cours de cette période de cinq ans, les activités de croissance et de diversification comprendront ce qui suit : 

  • Développer des centres de déploiement précoce et en établir de nouveaux, tous reliés par une infrastructure de corridor. 

  • Se concentrer sur les applications de l’hydrogène qui offrent la meilleure proposition de valeur par rapport aux autres technologies à zéro émission, par exemple, les véhicules et les autobus électriques à pile à combustible. 

  • Produire de l’hydrogène à plus grande échelle pour que le mélange hydrogène / gaz naturel puisse être utilisé dans le secteur industriel, dans l’environnement bâti et comme matière première pour la production chimique et la valorisation d’hydrocarbures à commercialiser dans les centres régionaux. 

  • Déployer de l’hydrogène dans les opérations minières à la suite de la mise en œuvre d’un cadre réglementaire et de technologies prêtes pour le marché.

  • Examiner, par des projets pilotes, l’hydrogène comme moyen de stockage d’énergie à des fins commerciales.

Long terme : expansion rapide du marché (de 2030 à 2050)  

À cette étape, le Canada devrait commencer à profiter pleinement des avantages de l’économie de l’hydrogène grâce à l’augmentation des déploiements et à la croissance des nouvelles applications commerciales, lesquelles seront toutes soutenues par une infrastructure fondamentale d’approvisionnement et de distribution. Cette expansion entraînera : 

  • Des avancées en matière de technologie des batteries et une différenciation menant à ce que les applications à forte demande de puissance (orientées vers l’utilité) soient prédisposées au stockage de l’énergie hydrogène et que les applications à faible demande de puissance (orientées vers l’efficacité) utilisent des batteries pour le stockage de l’énergie. 

  • Les hydrogénoducs spécialisés deviennent une solution de rechange attrayante à mesure que le pourcentage d’hydrogène dans les systèmes au gaz naturel augmente. 

  • Les industries à fortes émissions adaptent leurs activités, y compris l’utilisation d’engrais à l’ammoniac et à l’azote, et l’acier à faible teneur en carbone, car l’hydrogène à faible intensité carbonique est plus facilement accessible.

Où en sommes-nous aujourd’hui?

Des projets de mélange d’hydrogène, qui consistent à injecter de l’hydrogène dans le gaz naturel livré pour réduire l’empreinte carbone, sont déjà en cours.

De plus petits centres de production d’hydrogène sont en cours de développement en association avec des flottes à l’hydrogène et dans le but de desservir ces dernières.

De plus grands centres, comme le centre d’hydrogène de la région d’Edmonton, ont été annoncés conformément aux objectifs de carboneutralité du Canada.   

Un certain nombre d’installations de production d’hydrogène bleu à grande échelle ont également été annoncées et sont en cours de développement, tout comme les projets de capture et de séquestration de carbone à grande échelle.

En bref, l’économie canadienne de l’hydrogène est sur la bonne voie et semble suivre de façon générale la stratégie de Ressources naturelles Canada.

Principaux risques  

L’hydrogène offre de nombreuses possibilités, il peut être utilisé pour décarboniser les procédés industriels, les bâtiments thermiques, les voitures, les avions et les trains, mais sa production accrue devrait entraîner de nouveaux risques, dont certains sont énumérés ci-dessous.

  1. Incendies et explosions 
    L’hydrogène gazeux peut être comprimé dans de longs cylindres empilés sur des remorques pour le transport et peut être entreposé sous forme liquide dans des réservoirs de stockage. Des bris de remorques porte-tubes ou de réservoirs peuvent provoquer un incendie ou des explosions. L’hydrogène brûle dans l’air en produisant une flamme invisible. Des capteurs de détection d’hydrogène et des systèmes d’arrêt d’urgence peuvent être utilisés pour gérer les risques d’explosion et d’incendie.
  2. Fuite  
    Étant donné la petite taille de la molécule d’hydrogène, elle ne peut pas être transportée à l’aide des pipelines existants du Canada sans risque de fuite. Les fuites sont coûteuses, et l’accumulation d’hydrogène dans un espace mal ventilé ou fermé pourrait entraîner une explosion. L’infrastructure actuelle pourrait être modifiée à un coût relativement faible pour transporter un mélange de gaz naturel contenant jusqu’à 20 % d’hydrogène. Bien que la construction de conduites d’hydrogène spécialisées soit une solution potentielle compte tenu de la grande empreinte géographique du Canada, la population n’est pas particulièrement dense, c’est pourquoi il peut être difficile et peu économique de construire des pipelines.
  3. Risque lié à la technologie 
    De nombreux projets d’hydrogène sont à petite échelle et leur capacité de fabrication est limitée. Les applications doivent encore être éprouvées avant d’être largement déployées.
  4. Fragilisation par le métal et l’acier 
    Les aciers et les métaux à haute résistance qui entrent en contact avec l’hydrogène peuvent devenir cassants, ce qui pourrait entraîner une défaillance de l’équipement.
  5. Risques liés au transport et à l’entreposage  
    De telles activités sont particulièrement difficiles en raison des caractéristiques de l’hydrogène. Comme nous l’avons déjà mentionné, en plus d’être inflammable et facilement dispersé dans l’air (risque de fuites), l’hydrogène a une faible densité. Ces caractéristiques, conjuguées à l’absence d’infrastructure spécialisée existante, rendent le transport coûteux et risqué.
  6. Risques de pertes d’exploitation 
    La perte d’un électrolyseur ou les dommages causés à celui-ci pourraient faire cesser la production d’hydrogène. Étant donné les délais d’attente potentiellement longs pour l’équipement, qui pourraient atteindre plusieurs années dans un avenir rapproché, l’exposition aux pertes d’exploitation peut être importante.

 

Les processus sécuritaires et la gestion des risques seront essentiels à l’avenir afin de réduire la fréquence et la gravité des accidents liés à l’hydrogène et de maintenir un approvisionnement fiable en hydrogène. Les assureurs seront probablement au premier plan des conversations au fur et à mesure que la transition vers l’hydrogène s’amorcera.

Si vous avez des questions au sujet de la croissance de l’économie de l’hydrogène au Canada et des risques connexes, veuillez communiquer avec votre conseiller Marsh.