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COVID-19 : aspects à prendre en compte par le secteur de l’assurance

Les répercussions de la COVID-19 sur le secteur de l’assurance seront sans aucun doute graves. L’incidence principale sur les assureurs de tous les secteurs d’activité, des assurances de dommages aux assurances spécialisées, se verra probablement au bilan.

Cela viendra du défi que posera la gestion des risques liés aux sinistres importants, combiné à la chute des marchés boursiers mondiaux, qui a réduit le revenu provenant du rendement des placements. Les produits financiers prenaient auparavant en compte le revenu total, la baisse des ratios mixtes et l’atténuation des pertes de l’exercice précédent.

Les conséquences financières pour les assureurs pourraient-elles entraîner des exigences réglementaires plus onéreuses en vertu de régimes déjà très lourds comme Solvabilité II? Et en quoi cela affectera-t-il le capital, la solvabilité et les régimes de tests de tensions?

Présentation des questions pour les assureurs

De nombreux assureurs spécialisés exploitant des activités à long terme attendront d’évaluer la gravité des conséquences de la COVID-19. Plusieurs secteurs d’assurance en ressentent toutefois déjà les effets. Voici quelques questions et aspects clés à prendre en compte pour divers secteurs d’activité.

  • Assurances de dommages : la garantie contre les pertes d’exploitation est devenue un grand sujet de préoccupation en raison de la COVID-19. Cet enjeu a récemment été amplifié par la perspective de recours collectif contre les assureurs de pertes d’exploitation en raison de l’ambiguïté perçue de certains libellés de polices. La Financial Conduct Authority a répété, dans sa lettre « Dear CEO » destinée aux dirigeants, l’importance pour les assureurs et les courtiers de fournir des conseils clairs. Nous avons également constaté la prise de mesures par la Prudential Regulation Authority pour examiner activement les répercussions dans ce domaine, avec des données de garantie demandées avec un délai d’une semaine et les résultats des effets pour le secteur des pertes d’exploitation estimés à 80 à 100 milliards $ US. L’activité réglementaire et juridique dans ce domaine est donc en hausse.
    • La garantie des pertes d’exploitation dans le cadre des polices d’assurance de biens exige un déclencheur d’événement assuré. La COVID-19 répondra-t-elle à cette définition? Si ce n’est pas le cas, cela pourrait-il entraîner des allégations de mauvaise foi en cas de refus de la garantie aux États-Unis?
    • Comment les restrictions et les confinements gouvernementaux risquent-ils d’affecter les assureurs de dommages aux États-Unis tandis qu’ils entament la saison des ouragans? Par exemple, si les experts en sinistres ne peuvent pas évaluer les dommages matériels, pourrait-il y avoir un afflux de réclamations de mauvaise foi en raison du manquement à l’obligation d’enquêter?
    • Comment les assureurs de dommages qui couvrent des risques aux États-Unis peuvent-ils rassurer leurs propres assureurs et titulaires de police quant à leur maintien d’une procédure de demande d’indemnisation pleinement fonctionnelle, sans motif de retard?
  • Assurance responsabilité civile générale : la pandémie pourrait entraîner des réclamations de tiers pour dommages corporels ou matériels découlant du défaut de protéger du virus, de façon involontaire ou par négligence.
    • Les organisateurs d’événements et les autres entreprises qui ont continué à fonctionner jusqu’au confinement feront-ils l’objet de réclamations de la part des participants ou des clients, alléguant que ceux-ci ont contracté la maladie en conséquence? Bien que le fardeau de preuve soit difficile à rencontrer, il existe un risque de longs litiges entraînant des coûts.
    • Les employeurs devront-ils faire face à des réclamations pour défaut de protéger adéquatement leur main-d’œuvre? Par exemple, des rapports de médias ont mis en évidence les problèmes auxquels fait face le secteur des soins de santé en raison d’un manque d’équipement de sécurité. Ce secteur et d’autres industries qui ont des préoccupations liées à la chaîne d’approvisionnement sont susceptibles de voir les employeurs mis sous la loupe, avec un potentiel accru de recours collectifs.
  • Responsabilité civile des administrateurs et des dirigeants (A&D) : la COVID-19 soulève la perspective de poursuites visant les administrateurs et les dirigeants, lesquelles sont déjà déposées aux États-Unis.
    • Les administrateurs et les dirigeants feront-ils l’objet d’une surveillance accrue de la part de leurs actionnaires alléguant un manquement au devoir de planifier adéquatement les urgences et entraînant, par conséquent, des développements défavorables du cours des actions et du rendement des entreprises?
    • Y aura-t-il des réclamations d’employés contre les administrateurs et les dirigeants en cas de non-mise en œuvre de plans de protection et de gestion du bien-être et de la santé mentale des employés? (Remarque : la plupart des polices d’assurance A&D contiennent une exclusion visant les lésions corporelles.)
  • Urgences, voyages et annulations d’événements : compte tenu du nombre de polices d’assurance voyage activées et de l’ampleur des annulations et des reports d’événements, des Jeux olympiques de Tokyo aux mariages, les répercussions se font déjà sentir. Par exemple, un réassureur a estimé le risque d’annulation d’un événement à 500 millions €.
    • De nombreux titulaires de polices de ces secteurs sont des consommateurs. Le service de l’ombudsman financier est-il susceptible d’examiner avec une attention accrue la façon dont les assureurs traitent leurs clients?
    • Les assureurs traiteront-ils les annulations et les reports différemment? Dans quelle mesure cela sera-t-il clarifié pour les titulaires de polices à l’avenir?
  • Autres domaines : la pandémie soulève des questions pour un éventail de secteurs d’assurance et d’industries supplémentaires.
    • Faute professionnelle médicale : si les hôpitaux doivent refuser des patients et prioriser qui soigner, les allégations de faute médicale augmenteront-elles?
    • Construction : la COVID-19 et les diverses mesures gouvernementales entraîneront-elles un afflux de réclamations liées aux retards dans les projets de construction? Des directives gouvernementales incertaines au sujet de la capacité des employés d’aller au travail pourraient-elles entraîner un afflux de réclamations en responsabilité civile liée aux pratiques d’emploi contre les propriétaires de sites encourageant le personnel de construction à continuer de travailler?
    • Aviation : l’instabilité financière dans ce secteur mènera-t-elle à l’insolvabilité d’une grande proportion de titulaires de polices d’assurance aviation?
    • Assurance des facultés maritimes : les assureurs de marchandises transportées à bord de navires subiront-ils un afflux de pertes liées aux retards? Par exemple, que se passe-t-il si les restrictions gouvernementales empêchent l’entrée au bassin ou le déchargement de navires dans des ports internationaux?
  • Assureurs-vie : bien que les assureurs-vie puissent compter sur des bilans solides pour résister à la pandémie, leur rentabilité sera probablement affectée pour quelques années. Les questions que les assureurs-vie doivent se poser comprennent :
    • Quelles pourraient être les répercussions de la COVID-19 sur les tableaux de longévité? À mesure que le taux de mortalité mondial augmente et continue de s’élever jusqu’à ce que le taux d’infection et de décès connexes commence à ralentir, comment les assureurs-vie peuvent-il calculer avec précision les taux, les risques et les primes, et quelles corrections devront être apportées aux tableaux de longévité?
    • Y a-t-il une « couverture » naturelle, étant donné que les personnes les plus susceptibles d’être touchées par la COVID-19 sont les personnes âgées, et par conséquent, des paiements de rente pourraient-ils cesser prématurément en raison du décès de rentiers?

Marsh peut vous aider à déterminer la meilleure façon de démontrer à vos propres assureurs de responsabilité civile professionnelle comment vous, en tant qu’assureur, prenez des mesures à l’interne pour vous préparer à ces conséquences de la COVID-19. En démontrant que votre entreprise est pleinement consciente des effets possibles de la pandémie sur la façon dont vous souscrivez des polices et sur votre bilan, et que vous prenez des mesures d’atténuation, vous rassurerez et en fin de compte, vous distinguerez. Cela s’avérera essentiel pour affronter un marché de plus en plus difficile.