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Davos devrait apporter un nouvel élan pour une économie verte

Habituellement tenue en janvier, la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos de l’an dernier a eu lieu en mai après avoir été reportée en raison de la COVID-19.

Impressive iceberg with blue ice and beautiful reflection on water in Antarctica, scenic landscape in Antarctic Peninsula.

Habituellement tenue en janvier, la réunion annuelle du Forum économique mondial de Davos de l’an dernier a eu lieu en mai après avoir été reportée en raison de la COVID-19. Au lieu du tapis de neige qui s’y observait d’ordinaire, la station des alpes suisses était couverte d’un luxuriant tapis vert. La réunion de cette année est de retour en hiver, mais le paysage dans les environs de Davos a été d’allure étonnamment printanière récemment, la Suisse ayant connu un record de chaleur pour un début janvier. Bien que la neige soit revenue depuis, les images de pentes de ski dénudées de neige prises autour du Nouvel An sont venues rappeler de façon visible comment les changements climatiques font de plus en plus sentir leurs effets.

La réalité des changements climatiques est devenue encore plus évidente au cours de la dernière année : l’Inde a enduré son mois de mars le plus chaud depuis le début des enregistrements des records; la chaleur estivale au Royaume-Uni a atteint les 40 degrés pour la toute première fois, et le mois d’août a amené des inondations au Pakistan, causées par des pluies trois fois plus abondantes que d’ordinaire. En Europe, l’été a été marqué par des feux de forêt et la pire sécheresse observée depuis des siècles.

À mesure que les changements climatiques exacerbent la fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes, le secteur de l’assurance en ressent de plus en plus les répercussions : l’ouragan Ian, qui a frappé la Floride en septembre, a donné lieu à plus de réclamations que tout autre ouragan précédent, à l’exception de Katrina en 2005 .

L’ordre du jour de Davos

Le programme de la réunion de Davos de cette année reconnaît à juste titre la nécessité de placer les crises énergétiques et alimentaires actuelles dans le contexte des changements climatiques. Il y a de nombreuses interconnexions entre les problèmes de changements climatiques, d’insécurité alimentaire, de conflits, de coûts de l’énergie et de perte de biodiversité, ce qui signifie que les entreprises doivent adopter une approche holistique en ce qui concerne le risque et la résilience.

Le lien entre le climat, les conflits et l’insécurité alimentaire a pu être constaté de façon tragiquement évidente en 2022 dans la Corne de l’Afrique, où les combats ont rendu difficiles les efforts d’aide humanitaire pour atténuer les effets de multiples saisons des pluies ratées consécutives. La hausse du prix des aliments se fait aussi sentir dans les économies avancées, comme on le voit par l’utilisation croissante des banques alimentaires dans l’Ouest.

Des innovations dans le domaine de l’assurance seront essentielles pour renforcer la résilience du secteur agricole face au climat changeant, allant de solutions paramétriques pour assurer les cultures à des développements dans la modélisation des conditions météorologiques extrêmes. Le monde compte sur le secteur agricole pour garantir la sécurité alimentaire dans ce contexte d’épreuves et d’incertitude climatique sans précédent.

Du charbon à la décarbonation

L’urgence d’accélérer la transition énergétique pour réduire les émissions de carbone afin d’atténuer les effets des changements climatiques n’a jamais été aussi claire. Bien que la crise énergétique actuelle ait entraîné un recul malheureux de la décarbonation en 2022, elle a également donné lieu à des signes encourageants indiquant que la croissance économique pouvait être dissociée de la consommation d’énergie.

L’IEA a signalé en décembre que la consommation de charbon avait atteint un sommet mondial en 2022, plus élevé encore que le précédent de 2013, en raison de ce que de nombreux pays avaient cherché la solution à court terme la plus facile aux turbulences dans le marché de l’énergie causées par le conflit entre la Russie et l’Ukraine. La demande de charbon pourrait demeurer élevée au cours des prochaines années, car une demande croissante dans les économies émergentes vient contrebalancer les efforts de décarbonation dans les économies avancées.

Sur une note plus encourageante, la production d’énergie provenant des énergies renouvelables a également atteint un record en 2022, l’IEA soulignant également que le monde est en bonne position d’ajouter autant d’énergie renouvelable au bouquet énergétique au cours des cinq prochaines années qu’il en a ajouté au cours des vingt dernières. Le secteur de l’assurance peut jouer un rôle essentiel en prenant sur lui le risque lié aux nouvelles technologies afin de libérer les flux d’investissement dans les innovations et leur intégration, une chose particulièrement importante dans les économies émergentes.

Dans le nouveau Rapport sur les risques mondiaux 2023, plus de la moitié des 10 principaux risques à long terme les plus graves sont liés aux changements climatiques. De l’énergie à la sécurité alimentaire en passant par les catastrophes naturelles, les changements climatiques sont au centre d’une foule de menaces. On s’attend à ce que les conversations tenues à Davos mettent l’accent sur la façon dont le moment de crise actuel pourrait être utilisé non comme un prétexte pour freiner la transition vers une énergie plus durable, mais comme un incitatif à élaborer des plans plus ambitieux pour investir dans l’infrastructure.