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Comment les événements mondiaux façonnent l’assurance et le paysage des risques de violence politique

La guerre entre la Russie et l’Ukraine, la flambée des tensions entre Israël et le Hamas, et les troubles civils mondiaux récents ont mis en lumière les risques associés à ces événements, entraînant des changements importants dans le marché de l’assurance contre la violence politique.
Riot police during a strike protest in Santiago, Chile.

Les événements de violence politique ont depuis longtemps eu une incidence sur les personnes, les biens et les bilans à l’échelle mondiale.

La guerre entre la Russie et l’Ukraine, la flambée des tensions entre Israël et le Hamas, et les troubles civils mondiaux récents ont mis en lumière les risques associés à ces événements, entraînant des changements importants dans le marché de l’assurance contre la violence politique*. Les tarifs sont en hausse, les limites de plus en plus contestées et les modalités réexaminées. Dans certains territoires, notamment la Russie, l’Ukraine, la Moldavie, le Bélarus, Israël et Taïwan, face aux restrictions liées aux sanctions et aux traités, les assureurs se montrent désormais plus frileux à l’idée d’offrir une couverture, voire ne sont pas en mesure de le proposer.


* « Violence politique » s’entend des grèves, des émeutes et des mouvements populaires; des guerres; des dommages malveillants; des mutineries; des insurrections; des révolutions et des rébellions; des coups d’État; des actes de terrorisme et de sabotage.


 

 

Événements en cours en Israël

Le 7 octobre 2023, le groupe de militants palestiniens Hamas a lancé une attaque de terreur sans précédent sur Israël. Ses combattants sont entrés dans des communautés à proximité de la bande de Gaza, tuant et blessant gravement des civils et du personnel militaire, et prenant des douzaines d’otages. Il s’agit d’une situation en cours dont l’évolution sera suivie de près pour en évaluer les répercussions sur le marché de l’assurance contre la violence politique et les risques politiques.

La violence politique peut se produire n’importe où

Les assureurs rédigeaient encore des polices en Ukraine une semaine avant l’invasion de la Russie, ce qui souligne la difficulté de prévoir le risque de violence politique. Les récents événements de violence politique à l’international, dont bon nombre se déroulent dans un contexte d’incertitude socio-économique à l’échelle mondiale, ont été tout aussi imprévisibles, notamment :

  • La France a connu des grèves et des protestations à l’échelle du pays en raison d’une nouvelle loi sur les retraites qui relève l’âge de la retraite, ainsi que des émeutes après la mort d’un jeune homme d’origine algérienne sous les balles de la police.
  • Les États-Unis ont vécu une flambée de harcèlement, d’agressions, et de menaces violentes ciblant les fonctionnaires municipaux et publics et leurs familles, ainsi qu’une recrudescence des fusillades de masse.
  • L’Iran a connu un vaste mouvement de dissidence après la mort d’une femme kurde iranienne, Mahsa Amini.
  • En Syrie, la guerre civile qui dure depuis 12 ans a causé la mort d’environ 300 000 civils et contraint 22 millions de personnes à fuir leur maison.
  • Au Niger, des manifestations ont eu lieu après un coup d’État au cours duquel le président Mohamed Bazoum a été séquestré.
  • Au Bangladesh, il y a eu plusieurs manifestations contre la première ministre en poste, Sheikh Hasina, en plein ralentissement économique.
  • Au Pakistan, au moins 44 personnes ont été tuées dans une explosion lors d’un rallye organisé par un parti islamiste.
  • Au Sri Lanka, il y a eu des manifestations de masse alors que le pays affronte sa pire crise économique depuis son indépendance. L’insécurité énergétique et les coûts alimentaires demeurent élevés, tandis qu’il y a une véritable pénurie de produits pharmaceutiques essentiels.
  • En Équateur, de violentes manifestations ont eu lieu un peu partout après des pénuries de carburant et de nourriture. En juillet, trois provinces côtières ont décrété l’état d’urgence et imposé un couvre-feu nocturne, au milieu d’une vague de violence.
  • En janvier, au Brésil, des sympathisants de l’ancien dirigeant Jair Bolsonaro ont pris d’assaut les principaux lieux de pouvoir du pays, notamment le palais présidentiel.

Remarque : En date du 3 novembre 2023, voici les pays visés par des sanctions : Afghanistan, Bélarus, Cuba, Iran, Corée du Nord, Russie, Syrie, régions contrôlées par la Russie en Ukraine et Venezuela.

L’indice de paix mondial pour l’année 2023 de l’Institut pour l’économie et la paix a enregistré une détérioration moyenne de la paix sur douze mois de 0,42 % dans l’ensemble des pays. La plus grande détérioration régionale de la paix se situe en Russie et dans la région de l’Eurasie. L’impact économique mondial de la violence a été estimé à 17,5 billions de dollars américains en 2022, contre 16,5 billions de dollars américains en 2021, ce qui équivaut à 12,9 % du produit intérieur brut mondial (PIB).

La stabilité mondiale devrait continuer à se détériorer, selon les prévisions. La Banque mondiale estime qu’en 2030, jusqu’à deux tiers des personnes connaissant la pauvreté la plus extrême dans le monde pourraient vivre dans des situations de fragilité, de conflit et de violence.

Principales tendances du marché de l’assurance contre la violence politique

  1. Dans la foulée de la guerre entre la Russie et l’Ukraine et d’événements comme les manifestations de masse en Afrique du Sud, les tarifs de l’assurance contre la violence politique ont augmenté à l’échelle mondiale à un rythme qui n’avait encore jamais été observé.

    Par conséquent, les clients réévaluent les limites souscrites et l’étendue des modalités de leur police.

    À la suite des restrictions imposées par les réassureurs lors du renouvellement des traités en 2023, les assureurs examinent soigneusement les programmes et les données des clients en portant une attention renouvelée aux clauses particulières, notamment les pertes d’exploitation indirectes. Les assureurs examinent également de plus près les principaux indicateurs socio-économiques, comme les valeurs de l’indice des prix alimentaires, le PIB et les écarts de richesse, autant d’éléments qui influencent la couverture et les conditions.
  2. La couverture des traités concernant le marché de l’assurance contre la violence politique et le terrorisme continue de faire l’objet d’une surveillance accrue en 2023. La couverture dans les traités d’assurance de biens contre les risques liés aux catastrophes a subi une pression particulière en raison de la conjoncture haussière du marché. En effet, les réassureurs ont tenté de réduire leur exposition aux risques de guerre et aux risques de grèves, d’émeutes et de mouvements populaires non modélisés.

    Depuis le 1er janvier 2023, les réassureurs ont resserré les modalités relatives à ces risques dans les polices d’assurance de biens « tous risques », ce qui a poussé les assureurs à explorer les garanties autonomes pour ces risques. Ce changement a augmenté les taux de réassurance contre le terrorisme et la violence politique, ce qui a, en retour, conduit les assureurs à augmenter les prix pour les assurés. Des dynamiques similaires ont également été observées sur le marché de l’assurance contre les risques de guerre, de terrorisme et de violence politique, où les prix et les limites de rétention ont augmenté tout au long de 2023. 

De l’importance de souscrire une couverture robuste en matière de violence politique

Les répercussions de la guerre entre la Russie et l’Ukraine sur les chaînes d’approvisionnement, l’offre alimentaire et le coût de l’énergie, ainsi que les protestations d’ordre politique et socio-économique qui ont eu lieu à l’échelle mondiale, font ressortir la capacité de rupture et l’impact économique que peuvent avoir les événements de violence politique. Les sociétés ont dû composer avec des perturbations importantes de leurs activités et des coûts accrus liés aux mesures de sécurité et de prévention.

Il est important, lors de l’achat d’une assurance, d’obtenir la couverture qui convient le mieux à l’empreinte de votre société et d’évaluer si vous devriez souscrire des polices telles que la couverture contre assaillant actif et les pertes d’exploitation sans dommage. Il est également important de savoir à quel moment une garantie, telle que l’assurance contre la violence politique, répond le mieux à vos besoins, ou lorsque des polices qui englobent les garanties existantes et les programmes gouvernementaux sont peut-être plus efficaces.

Mesures qu’une société peut prendre pour se préparer aux événements de violence politique :

  • Veiller à ce que les plans de continuité des activités et de crise soient testés rigoureusement et mis à jour régulièrement, tout en intégrant les leçons tirées des événements passés.
  • Planifier des scénarios pour anticiper les effets potentiels des événements sur les personnes, les biens, les opérations, les fournisseurs et les clients.
  • Coordonner l’achat d’une assurance contre la violence politique ou le terrorisme avec d’autres formes de garantie pertinentes, notamment l’assurance contre la perte d’exploitation et l’assurance de biens.
  • Comprendre comment le processus de réclamation fonctionnera et être prêt à réunir toute l’information nécessaire, notamment en enregistrant les dommages à l’aide de photos et de vidéos, et en notant tous les frais supplémentaires et autres coûts associés à la récupération.

En prenant ces mesures et en collaborant avec des conseillers pour mettre sur pied le bon programme d’assurances, vous serez mieux préparé à répondre aux événements qui pourraient se produire à l’avenir.

Nos employés

Pour de plus amples renseignements, communiquez avec :

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Raj Rana

Responsable de l’assurance contre le terrorisme et la violence politique, Bowring Marsh

  • United Kingdom

Tarique Nageer

Tarique Nageer

Chef des services-conseils en placement d’assurances contre le terrorisme, groupe d’expertise en assurance de biens, Marsh

  • United States