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Gestion des risques pour les entités de santé: Gestion du cycle de vie des équipements

La gestion du cycle de vie des équipements est le processus de supervision des dispositifs médicaux, de leur acquisition à leur élimination. Découvrez les avantages de la gestion du cycle de vie des équipements et comment la mettre en œuvre dans vos activités.

Qu’est-ce que la gestion du cycle de vie de l’équipement?

La gestion du cycle de vie de l’équipement est le processus systématique de suivi des dispositifs médicaux, de leur acquisition à leur élimination. Dans le secteur des soins de santé publique au Canada, la gestion du cycle de vie de l’équipement fait le suivi des phases clés suivantes : planification, approvisionnement, installation, entretien et mise hors service, afin d’optimiser le rendement, de réduire les défaillances et de prolonger la durée d’utilisation sans avoir besoin d’un financement supplémentaire. Le but est de mieux exploiter ce que l’on a déjà en main.

Pourquoi est-ce important pour le secteur des soins de santé au Canada

Les organismes publics sont confrontés à des équipements vieillissants (ventilateurs, appareils de radiographie, etc.) et à des budgets serrés, ce qui rend les réparations ponctuelles coûteuses et risquées. La gestion du cycle de vie de l’équipement permet de mettre l’accent sur le suivi proactif afin de repérer les problèmes avant qu’ils ne perturbent les soins de santé. Par exemple, un rapport de Santé Canada de 2021 a révélé que le manque de régularité de l’entretien était l’une des causes des incidents liés aux dispositifs. La gestion du cycle de vie de l’équipement cible directement ce problème. En prolongeant la durée de vie de l’équipement et en réduisant les temps d’arrêt, elle se conforme à la Loi canadienne sur la santé, qui privilégie l’efficacité et l’accessibilité des soins.

Composants essentiels de la gestion du cycle de vie de l’équipement

Utiliser des outils existants (p. ex., Excel, bases de données des équipements hospitaliers) pour cataloguer tous les équipements, en indiquant leur ancienneté, leur nombre d’heures d’utilisation et leur historique d’entretien.

Attribuer des niveaux de risque en fonction de leur criticité (p. ex., les appareils de maintien de la vie = risque élevé) et de leur état afin de prioriser le suivi sans avoir recours à de nouveaux logiciels.

 

Surveiller la fréquence et l’intensité d’utilisation des équipements à l’aide des registres tenus par le personnel. Aucun capteur de haute technologie n’est requis, il suffit de tenir les registres de manière rigoureuse.

Identifier les appareils surutilisés qui présentent un risque de défaillance (p. ex., un tomodensitomètre fonctionnant 12 heures par jour) et les appareils sous-utilisés qui pourraient servir de secours.

Remplacer l’entretien périodique (par exemple, tous les 6 mois) par un entretien conditionnel, en utilisant les données d’utilisation pour cibler les appareils proches du seuil de défaillance.

Former le personnel biomédical à l’interne pour effectuer des réparations mineures (p. ex., recalibrer les moniteurs), afin de réduire le recours aux services des prestataires externes. 

Déplacer les équipements peu utilisés des zones à faible demande (par exemple, les cliniques rurales) vers les zones à forte demande (par exemple, les unités de soins intensifs urbaines) au sein du réseau public.

Réaffecter les appareils fonctionnels, mais désuets à des tâches moins essentielles (par exemple, utiliser un ancien dispositif d’échographie pour la formation), afin de prolonger leur utilité. 

Définir des critères de mise hors service clairs (par exemple, lorsque les coûts de réparation dépassent 50 % de la valeur de remplacement) pour éviter de garder des équipements défaillants.

Récupérer les pièces des appareils hors service (p. ex., les moteurs, les écrans) afin de les utiliser pour des réparations d’autres appareils, créant ainsi une réserve de pièces de rechange pour les réparations à l’interne.

Étapes de mise en œuvre

  1. Évaluer les actifs actuels 
    Commencer par un balayage complet de l’établissement : le personnel peut documenter les détails des équipements pendant le temps d’inactivité. Pas besoin d’allouer des heures supplémentaires à cette tâche. 
  2. Centraliser les données 
    Regrouper les résultats dans une feuille de calcul partagée ou dans un système existant, accessible aux gestionnaires et aux techniciens de tous les quarts de travail. 
  3. Établir les priorités 
    Classer les équipements en fonction du risque et de l’utilisation, en accordant la priorité aux dispositifs à haut risque tels que les défibrillateurs ou les appareils de dialyse. 
  4. Ajuster les activités 
    Alterner l’utilisation des équipements afin de répartir l’usure, planifier l’entretien pendant les périodes de faible demande et mettre à l’essai la logistique de redistribution. 
  5. Passer en revue et affiner 
    Effectuer des vérifications mensuelles afin d’évaluer les taux de défaillance et d’ajuster l’approche, en s’appuyant sur les commentaires du personnel en temps réel. 

Avantages

  • Réduction des défaillances : le suivi prévisionnel permet de détecter l’usure avant qu’elle ne provoque une panne. C’est comme repérer un câble électrique effiloché avant qu’il ne provoque un court-circuit. 
  • Économies de coûts : la réduction du nombre de réparations d’urgence et une meilleure utilisation des ressources existantes permettent d’étirer les budgets actuels. 
  • Sécurité des patients : la disponibilité constante des appareils critiques (par exemple, les ventilateurs) permet d’éviter les lacunes dans les soins. 
  • Responsabilisation du personnel : la participation des employés de soins de première ligne à la journalisation et à la planification renforce leur sentiment d’appropriation et leur sensibilisation. 

Appel à l’action

  • Gestionnaires : lancez un projet pilote de gestion du cycle de vie de l’équipement avec votre équipe et vos outils actuels. Commencez doucement, mais visez loin. 
  • Techniciens : prenez les devants en matière de journaux d’utilisation et de mises au point d’entretien. Votre expertise est un atout majeur. 
  • Personnel : enregistrez chaque utilisation et chaque problème. Vos données contribuent au bon fonctionnement du système. 

Considérations en matière de responsabilité et d’assurance

La gestion du cycle de vie de l’équipement joue également un rôle essentiel dans la gestion des risques liés à la responsabilité civile et aux assurances pour les organismes de soins de santé publics. Les défaillances des équipements peuvent causer des préjudices aux patients et donner lieu à des poursuites judiciaires contre les hôpitaux ou le personnel, notamment si un cas de négligence (par exemple, un entretien non effectué) est prouvé. Un système de gestion du cycle de vie de l’équipement robuste, qui documente l’utilisation, l’entretien et la mise hors service, fournit des preuves tangibles de diligence raisonnable, ce qui peut réduire l’exposition au risque de responsabilité civile et les primes d’assurance. Par exemple, si un ventilateur tombe en panne et que les registres montrent que l’entretien régulier a été effectué conformément aux protocoles de gestion du cycle de vie de l’équipement, cela pourrait atténuer les accusations de négligence. Inversement, une mauvaise gestion du cycle de vie pourrait faire grimper les coûts d’assurance ou exposer les organismes à des pertes non couvertes, surtout pour les appareils à haut risque. Par conséquent, la gestion du cycle de vie de l’équipement offre également une protection contre les répercussions juridiques et financières.