Par Nick Faull ,
Directeur, Risques en matière de durabilité et de changements climatiques, Marsh Royaume-Uni
12/01/2025
À chaque conférence mondiale sur les changements climatiques à laquelle j’ai participé, l’urgence de renforcer la résilience climatique en adoptant des mesures d’adaptation gagne en importance. À la COP30, les délégués ont accepté de tripler le financement des mesures d’adaptation d’ici 2035, une étape essentielle pour combler l’écart entre les besoins de financement et les investissements disponibles. Mais une question essentielle demeure : comment pouvons-nous transformer cet engagement en solutions concrètes qui permettent de gérer les risques climatiques et d’améliorer la résilience?
En partenariat avec la TED Countdown House à Belém, Marsh a organisé un événement consacré aux approches pratiques et collaboratives d’adaptation dans tous les secteurs.
Bien que l’adaptation ne soit pas un nouveau concept pour les entreprises (selon notre sondage sur l’adaptation aux changements climatiques, 78 % des organisations interrogées évaluent leurs futurs risques climatiques), de nombreuses entreprises se concentrent d’abord sur la protection de leurs propres actifs (bâtiments, main-d’œuvre et activités) et sur la continuité des activités en cas d’urgence. Toutefois, à mesure que les risques liés au climat deviennent plus apparents grâce à des outils comme la modélisation des risques, les entreprises reconnaissent de plus en plus que la majeure partie de leurs risques sont liés aux systèmes.
Pour aider les organisations à identifier les risques liés aux actifs et aux systèmes et à élaborer des solutions résilientes, le cadre d’adaptation de Marsh offre une approche holistique pour comprendre les répercussions futures des changements climatiques et s’y préparer. Par exemple, au-delà du risque de dommages causés par les conditions météorologiques extrêmes, les organisations doivent tenir compte des vulnérabilités au niveau des systèmes, comme la dépendance à l’infrastructure énergétique, la fragilité de la chaîne d’approvisionnement et l’épuisement des ressources.
Les risques liés aux systèmes se manifestent souvent au niveau des villes, où les dépendances et les vulnérabilités se croisent. Étant donné que les villes génèrent 80 % du PIB mondial, elles représentent une occasion précieuse d’explorer des solutions d’adaptation des systèmes. À la TED Countdown House à Belém, nous avons réuni des entreprises et des parties prenantes du secteur public pour explorer des façons de favoriser une plus grande collaboration et d’accélérer les efforts en matière de résilience climatique.
Les participants ont échangé sur leurs connaissances et leurs expériences personnelles relatives aux risques liés aux systèmes, notamment les répercussions des inondations, des sécheresses, des vagues de chaleur et des incendies de forêt sur les chaînes d’approvisionnement et les services essentiels, de l’approvisionnement en eau à l’énergie. Ils ont également souligné des inquiétudes au sujet de l’instabilité politique et de la perte d’autonomie communautaire.
Les séances subséquentes ont révélé des défis clés dans la mise en œuvre de solutions d’adaptation, notamment le risque d’effondrement des systèmes si plusieurs risques s’y rapportant surviennent en même temps. Les participants ont souligné le large éventail de parties prenantes impliquées, des communautés locales aux sociétés et aux dirigeants du secteur public, ainsi que la nécessité de la prise de mesures coordonnées. Les participants du secteur privé ont appelé à des orientations claires et à la stabilité réglementaire afin d’investir en toute confiance dans l’adaptation, tandis que les participants du secteur public ont souligné l’importance pour les entreprises et les investisseurs de privilégier les personnes et les communautés, en plus des profits.
Les secteurs public et privé se sont entendus sur l’importance des données pour orienter les décisions en matière d’investissements liés à la résilience, les délais de récupération étant une préoccupation centrale. Ils ont également reconnu la difficulté de trouver un équilibre entre la gestion des risques immédiats et la prise en compte des risques chroniques à plus long terme.
L’atelier a proposé des idées novatrices pour encourager la collaboration, y compris l’importance du partage des expériences vécues pour mettre en évidence les économies futures et promouvoir l’innovation technologique. Les finances sont demeurées un thème récurrent, les entreprises soulignant que les décisions d’investissement reposent souvent sur la disponibilité des subventions, des avantages fiscaux et des mécanismes d’assurance adaptés aux mesures de renforcement de la résilience.
La COP30, présentée comme la « COP de la mise en œuvre », a démontré qu’au-delà de l’augmentation du financement, la façon dont les fonds sont déployés est tout aussi importante. Au cours des prochains mois, nous continuerons à tirer parti des connaissances acquises à Belém. Bien que le déficit en matière de résilience climatique demeure un défi majeur, les discussions ont révélé que la collaboration entre le secteur public et le secteur privé peut être une force décisive pour bâtir un avenir plus résilient.
Les investisseurs collaborent de plus en plus avec les villes pour renforcer la résilience contre les risques climatiques par l’intermédiaire d’initiatives novatrices. Le projet de l’Urban Infrastructure Insurance Facility (UIIF), qui soutient 10 villes d’Amérique latine dans la gestion des menaces liées au climat en offrant des solutions d’assurance personnalisées et en facilitant l’accès aux ressources financières pour la reprise après sinistre, est un excellent exemple de ce type de collaboration.
Dirigé par le ICLEI – Local Governments for Sustainability, un réseau mondial de plus de 2 500 gouvernements locaux et régionaux qui s’engagent en faveur du développement urbain durable et de la résilience, le projet de l’UIIF est financé par la KfW Development Bank au nom du ministère fédéral de la coopération et du développement économiques de l’Allemagne (BMZ).
L’UIIF aide les villes participantes à évaluer leurs profils de risque uniques et à élaborer des stratégies personnalisées d’assurance et d’intervention en cas de catastrophe. Cela leur permet d’obtenir le financement nécessaire pour la reconstruction des infrastructures essentielles et de fournir un soutien aux communautés vulnérables à la suite de catastrophes.
Ensemble, Marsh et Guy Carpenter ont mis à profit leur expertise en matière de risques climatiques, de financement des risques liés aux catastrophes et d’assurance pour soutenir le projet. Nous avons offert une modélisation avancée de l’exposition aux risques et créé des solutions d’assurance adaptées aux besoins précis de chaque ville, renforçant ainsi la résilience urbaine et la préparation financière.
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