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Vagues de changement : changements climatiques et inondations au Canada

Les effets négatifs des changements climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus graves et fréquents deviennent plus difficiles à ignorer.
Submerged wooden fence on a river in heavy flood after a storm

Les effets négatifs des changements climatiques et des phénomènes météorologiques extrêmes de plus en plus graves et fréquents deviennent plus difficiles à ignorer. Selon le Forum économique mondial dans son rapport sur les risques mondiaux 2023, les changements climatiques et les dommages environnementaux sont certains des risques les plus graves qui devraient avoir des répercussions négatives sur la planète, tant à court qu’à long terme. Malheureusement, ces risques peuvent aussi être ceux pour lesquels nous sommes le moins préparés.

Dans cet article, le deuxième d’une série de trois consacrés aux inondations au Canada, nous examinons l’incidence des changements climatiques sur les inondations au Canada. Pour lire la première partie de notre série, qui décrit les principaux types d’inondations et des techniques d’atténuation, cliquez ici.

Plus le réchauffement est important, plus les impacts sont graves

Les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées. Bien que 196 parties se soient engagées à respecter l’objectif de l’Accord de Paris à limiter l’augmentation de la température mondiale moyenne préférablement en dessous de 1,5 °C, il y a maintenant 50 % de chance que les températures mondiales moyennes atteignent ce niveau au cours des cinq prochaines années. Au Canada, le taux du réchauffement est environ le double de la moyenne mondiale, et ce réchauffement est encore plus rapide dans le nord du Canada. Cela a des effets importants sur les conditions météorologiques et les catastrophes naturelles dans le monde entier.

Pour chaque augmentation supplémentaire de 0,5 °C de la température mondiale, il y a clairement des augmentations perceptibles de l’intensité et de la fréquence des épisodes de chaleur extrême, qui peuvent produire non seulement des canicules, mais aussi des feux de forêt, des sécheresses ainsi que des précipitations extrêmes.

Les changements climatiques ont déjà produit des augmentations observables de la fréquence et de la gravité des précipitations extrêmes. À mesure que la moyenne de la température de l’air augmente, sa capacité à retenir l’humidité s’accroît. L’intensité des pluies torrentielles dépend en partie de la quantité d’eau que l’air peut retenir à un moment donné. Selon le Rapport sur le climat changeant du Canada 2019, les précipitations moyennes annuelles du Canada pourraient augmenter de 24 % d’ici la fin du 21e siècle. Les précipitations extrêmes qui étaient autrefois prévues tous les 20 ans en moyenne devraient se produire tous les 10 ans d’ici à 2050 et tous les 5 ans d’ici la fin du siècle.

Cette hausse projetée de l’intensité des précipitations extrêmes entraînera probablement une augmentation de la fréquence et de l’ampleur des inondations pluviales, car les crues pluviales résultent principalement d’une intensité des précipitations dépassant la capacité des systèmes de drainage naturel et artificiel d’une zone. Il arrive aussi, contrairement aux attentes, que les effets des précipitations extrêmes soient exacerbés par la chaleur et la sécheresse. Le sol est plus absorbant lorsqu’il est un peu humide, alors qu’un sol sec est presque imperméable. Même si un orage après une sécheresse peut sembler un cadeau du ciel, lorsque les précipitations extrêmes suivent une période de chaleur extrême, les gouttelettes d’eau pourraient ne pas pénétrer dans le sol désespérément sec et s’écouler rapidement, risquant ainsi de provoquer des inondations, voire des glissements de terrain.

Lorsque les températures augmentent, la neige se transforme en pluie au printemps et à l’automne. Par conséquent, on s’attend à ce que les crues printanières (c.-à-d., neige annuelle ou fonte de glace) se produisent plus tôt, ce qui pourrait réduire les pics annuels des débits de rivière et entraîner une diminution des inondations fluviales. Cependant, des incertitudes demeurent quant à la façon dont les précipitations extrêmes, qui accompagnent fréquemment les inondations liées aux crues ou y contribuent, peuvent également affecter la fréquence et la gravité de tels événements.

L’augmentation des températures entraîne l’élévation du niveau de la mer

En plus d’influencer la fréquence et la gravité des précipitations extrêmes, les changements climatiques ont également une incidence sur les inondations côtières en raison de l’élévation du niveau de la mer et des transformations dans les activités orageuses. Le niveau moyen des mers a augmenté d’environ 21 cm depuis la fin du 19e siècle et devrait s’élever de 28 à 98 cm de plus au cours du présent siècle en grande partie en raison de la dilatation thermique des océans et de la fonte des glaces.

Bien qu’il s’agisse d’un phénomène mondial, l’exposition du Canada à l’élévation du niveau de la mer varie considérablement d’un bout à l’autre du pays, en raison des différences dans le mouvement vertical des terres. Pour les régions où il y a un soulèvement du terrain, comme dans la baie d’Hudson, le niveau de mer relatif devrait baisser. Toutefois, dans certaines régions du pays qui s’enfoncent naturellement en raison de l’affaissement du terrain, comme dans les Maritimes et dans certaines régions de la Colombie-Britannique, les effets de l’élévation mondiale du niveau de la mer seront plus graves. Ces zones seront aux prises avec une augmentation plus importante de la fréquence et de la gravité des événements extrêmes liés aux niveaux élevés des eaux causés par les ondes de tempête, les vagues et les fortes marées.

* La représentation graphique du changement du niveau de la mer est une approximation seulement et n’est pas exacte.

Des marées exceptionnellement fortes peuvent causer des inondations, appelées « inondations par la marée », où les zones côtières sont temporairement inondées. On s’attend à ce que les inondations causées par de fortes marées augmentent considérablement au milieu des années 2030, car les effets des changements climatiques seront alors amplifiés par un cycle lunaire qui se produit environ tous les 19 ans. Lorsque cet effet de précession se combine à l’augmentation des niveaux de la mer causée par les changements climatiques, les communautés côtières peuvent s’attendre à une succession d’inondations par la marée, allant parfois jusqu’à 10 à 15 inondations par mois.

Les communautés côtières de l’Atlantique verront également une augmentation des inondations par les ondes de tempête, provoquées par des ouragans plus forts. Bien que les ouragans soient parfois responsables de dommages catastrophiques au Canada, en raison de ses eaux plus fraîches au large, le réchauffement de l’océan peut entraîner une augmentation de l’intensité des tempêtes. En septembre 2022, le Canada a été frappé par le cyclone post-tropical Fiona, le plus coûteux et le plus intense enregistré au pays. À mesure que les températures de l’océan continuent de s’élever, il est probable que le Canada soit confronté à des tempêtes similaires.

Que faire d’ici là

Face aux risques climatiques croissants, il est essentiel de prendre des mesures pour protéger votre entreprise avant que des catastrophes ne la frappent. En tirant parti de conseils d’experts du climat, comme l’équipe Durabilité et changements climatiques de Marsh, vous pouvez évaluer les risques physiques associés aux changements climatiques, y compris inondations riveraines, côtières et causées par la pluie, feux de forêt graves et vagues de chaleur records. Dans le contexte réglementaire en évolution, Marsh a aidé ses clients au moyen d’évaluations des risques liés à la transition climatique et des rapports du Groupe de travail sur l’information financière relative au changement climatique.

Pour réagir efficacement au contexte changeant des risques physiques liés au climat, les entreprises ont besoin de renseignements basés sur les données. En combinant la connaissance des biens de ses ingénieurs immobiliers avec son expertise en modélisation climatique, Marsh Services-conseils peut aider à évaluer la vulnérabilité et la sensibilité de vos installations aux inondations et vous proposer des mesures d’adaptation pour réduire ces risques maintenant et à l’avenir.

Le risque d’inondation au Canada sera sans aucun doute exacerbé par les changements climatiques au cours des prochaines décennies, mais ce risque peut être contrôlé et réduit en prenant des mesures proactives et en collaborant avec des experts.

Dans la troisième partie de notre série, nous verrons plus en détail ce que vous pouvez faire pour améliorer la résilience aux inondations de votre entreprise.

Notre person

George Fan

George Fan

Vice-président et consultant principal en prévention des sinistres, Marsh Services-conseils