
Alison Byrne
Chef d’équipe, Services-conseils en santé en milieu de travail – Royaume-Uni, Mercer Marsh Avantages Sociaux
La santé et la sécurité sont une menace grave pour les organisations liées aux personnes, selon les gestionnaires de risques et les professionnels des RH du rapport sur les risques liés aux ressources humaines. De plus, notre recherche sur les tendances mondiales en matière de talents a révélé que 36 % des membres de la haute direction ont constaté un rendement mesurable de leur investissement dans la santé et le bien-être[1]. Les dirigeants d’entreprise sont maintenant plus conscients des répercussions commerciales de ne pas créer une culture axée de la santé en milieu de travail.
Ce n’est pas surprenant : la propagation de la COVID-19 a clairement démontré que la bonne tenue d’une entreprise repose sur le bien-être de ses employés. Trois ans de pandémie ont forcé les organisations à réfléchir attentivement à la santé et à la sécurité, et plusieurs d’entre elles mettent en œuvre de nouveaux programmes et initiatives visant à protéger la main-d’œuvre et à assurer la poursuite des activités des entreprises. Il est maintenant temps de prendre du recul, de réfléchir et de réinitialiser ces programmes pour intégrer les apprentissages tirés. Nous avons été inspirés par les gestionnaires d’avantages sociaux de plusieurs secteurs qui rétablissent les avantages sociaux par pertinence, en injectant les avancées suivantes :
Toutefois, le rapport sur les risques liés aux personnes 2022 suggère que les entreprises deviennent peut-être complaisantes lorsqu’il est question de la gestion et de l’atténuation des risques futurs en matière de santé et de sécurité. Nous avons constaté que les préoccupations telles que le bien-être mental et l’épuisement de la main-d’œuvre obtiennent des résultats médiocres en ce qui concerne les cotes de risque (probabilité que le risque se produise sur un horizon de trois ans multiplié par la gravité, selon les RH et les gestionnaires de risques). Pourtant, la crise en matière de santé mentale provoquée par la pandémie est bien documentée, et les organisations qui offrent peu de soutien en matière de bien-être mental pourraient trouver que leurs précieux employés préfèrent l’attitude attentionnée favorisée par la concurrence.
Il ne faut pas sous-estimer l’importance cruciale que les régimes d’assurance vie, invalidité et médicale fournis par l’employeur jouent dans la vie des employés. Les problèmes de santé importants ne disparaissent pas. Les employeurs peuvent jouer un rôle essentiel dans l’atteinte de l’objectif 3 de l’ONU en matière de développement durable : permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge[3]. Cela comprend un objectif d’atteindre la couverture de santé universelle, dont la protection contre les risques financiers, l’accès à des soins de santé indispensables et l’accès de tous à des médicaments et des vaccins essentiels sûrs, efficaces, de qualité et abordables.
* Graphique en anglais seulement
Les RH et les gestionnaires de risques ont respectivement classé les risques de santé mentale 18e et 21e sur 25 risques, et l’épuisement de la main-d’œuvre 22e sur 25. C’est assez étonnant étant donné qu’il s’agit de problèmes aussi omniprésents, et cela semble être en contradiction avec le fait que certains risques croisés sont présents parmi les 10 premiers, notamment les catastrophes liées à la vie privée, qui modifient la nature du travail et l’environnement.
Nous nous inquiétons du fait que la santé mentale est vue comme un problème dépassé et que les employeurs pensent avoir « coché la case » en ajoutant un programme de consultation personnelle et une campagne de lutte contre la stigmatisation. Le besoin de soins de santé mentale demeure problématique dans le monde entier. La prévalence des troubles mentaux augmente à l’échelle mondiale et impose à la société un fardeau qui doit être allégé à mesure que le problème continue de croître et que la vie professionnelle continue à s’intensifier, alors que les cultures manquent d’inclusivité et que l’accès au soutien nécessaire en matière de santé mentale est faible.
Les crises récentes telles que la pandémie, les conflits violents, les catastrophes naturelles et les événements climatiques ont souligné l’importance d’avoir une gamme de soutiens en matière de santé mentale en place dans les moments qui comptent. Certaines régions géographiques (par exemple, le Royaume-Uni) instaurent des lois visant à mieux se préparer aux attaques terroristes, y compris le soutien nécessaire à la suite d’une attaque.
La santé de la main-d’œuvre élargie doit être un partenariat entre l’employeur et l’employé. En plus d’offrir un soutien précieux, les employeurs doivent tenir compte du bien-être lorsqu’ils conçoivent des emplois et définissent des conditions de travail.
Si les risques pour la santé et la sécurité ne sont pas gérés, ils peuvent mener à des inconduites, à des accidents et à d’autres problèmes; lorsqu’ils sont bien gérés, toutefois, les mesures d’atténuation peuvent favoriser les objectifs ESG, la diversité, l’équité et l’inclusion, ainsi que permettre de disposer d’une main-d’œuvre dynamique et épanouie en mesure de respecter les processus créatifs nécessaires à la réussite de l’entreprise.
Une gestion rigoureuse des risques pour la santé et la sécurité a aidé de nombreuses organisations à poursuivre leurs activités pendant la pandémie. Bien que les entreprises doivent surveiller avec vigilance les indicateurs de santé et de sécurité, y compris l’absentéisme, le niveau de stress de la main-d’œuvre, la rotation, les taux d’accidents, l’embauche temporaire, les conflits de travail, les coûts liés aux primes et les activités liées aux litiges, nous les encourageons également à tenir compte de l’incidence plus grande des programmes de santé pour les employés et des cultures saines sur la productivité, la mobilisation et la qualité de vie. Étant donné que les dirigeants sont incités par des facteurs autres que le rendement financier, les rôles sociaux qui profitent aux programmes et au soutien des employés tout au long de leur parcours de santé unique ne doivent pas être sous-estimés.
[1] Mercer. Enquête 2022 sur les tendances mondiales. Accessible à l’adresse https://www.mercer.com/our-thinking/career/global-talent-hr-trends.html
[2] Oranisation mondiale de la santé. 2022. Les cas d’anxiété et de dépression sont en hausse de 25 % dans le monde en raison de la pandémie de COVID-19. Accessible à l’adresse https://www.who.int/fr/news/item/02-03-2022-covid-19-pandemic-triggers-25-increase-in-prevalence-of-anxiety-and-depression-worldwide
[3] United Unies. (19 septembre 2020). Prendre des mesures pour les objectifs de développement durable. Objectifs de développement durable des Nations Unies. Accessible à l’adresse https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/
[4] Organisation internationale de normalisation. (Juin 2021). ISO 45003:2021 Management de la santé et de la sécurité au travail — Santé psychologique et sécurité au travail — Lignes directrices pour la gestion des risques psychosociaux. En ligne à l’adresse https://www.iso.org/fr/standard/64283.html
Chef d’équipe, Services-conseils en santé en milieu de travail – Royaume-Uni, Mercer Marsh Avantages Sociaux
Directeur, Mieux-être, santé et réclamations, Mercer Marsh Avantages Sociaux