
Par Andrew Hunt ,
Chef de la direction, CIFA, Services spécialisés au Royaume-Uni
09/17/2025 · Lecture de 4 minutes
Dans le monde en constante évolution des fusions et acquisitions, une simple omission peut être source d’importants défis financiers et opérationnels. Il est essentiel de cerner et de gérer les risques potentiels liés aux transactions avant qu’ils ne se concrétisent afin de protéger les investissements et d’assurer le succès à long terme.
Un processus de diligence raisonnable complet aide les acheteurs à recenser les problèmes potentiels, allant de l’assurance et de la dynamique de la main-d’œuvre aux défis émergents comme les risques climatiques et les cyberrisques, qui pourraient avoir une incidence sur la valeur de la cible ou faire échouer la transaction. En mettant au jour les risques cachés et les responsabilités potentielles, une diligence raisonnable rigoureuse offre aux entreprises la clarté nécessaire pour naviguer dans des environnements transactionnels complexes. Ces efforts aident non seulement à protéger les investissements, mais aussi à jeter les bases d’une réussite à long terme en matière d’acquisitions. Lorsque les risques sont ignorés ou sous-estimés, les conséquences peuvent être importantes, allant de sanctions réglementaires et d’atteintes à la réputation à des perturbations opérationnelles et à l’échec des transactions.
* La vidéo est disponible en anglais seulement.
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Négliger d’effectuer une diligence raisonnable rigoureuse en matière de risques et d’assurance dans le cadre d’une transaction peut considérablement entraver les occasions de création de valeur et l’optimisation du programme d’assurances d’une entreprise cible. Par exemple, les investisseurs peuvent passer à côté de conditions favorables sur le marché de l’assurance ou de synergies résultant de la consolidation de programmes d’assurances fragmentés, souvent hérités de fusions antérieures ou d’acquisitions complémentaires au niveau de la cible. Ces inefficacités peuvent faire passer à côté d’économies potentielles et avoir des répercussions négatives sur le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA).
Un processus de diligence raisonnable complet fondé sur l’expérience et les données peut aider les investisseurs à tirer parti de ces occasions pour maximiser la valeur. Il permet également la mise en œuvre de stratégies d’assurance rentables qui favorisent une croissance durable dès le premier jour du cycle de vie de l’investissement.
Les sociétés de capital-investissement adoptent de plus en plus souvent des groupes d’assureurs et des programmes d’assurances à l’échelle du portefeuille afin d’obtenir des résultats favorables pour les sociétés de leur portefeuille. Cette approche donne aux négociateurs une plus grande confiance lors de la diligence préalable à la transaction et peut générer des synergies de coûts après l’acquisition.
L’équipe CIFA de Marsh a récemment travaillé avec une société mondiale de capital-investissement afin d’élaborer une stratégie à l’échelle du portefeuille pour gérer les risques liés à la cybercriminalité et à la responsabilité civile des administrateurs et dirigeants (A&D). Plutôt que d’aborder chaque société de portefeuille individuellement, l’entreprise a adopté un modèle centralisé. Cela a permis d’accroître la visibilité des risques et d’atténuer plus efficacement les risques dans l’ensemble du portefeuille. Grâce à une analyse comparative coordonnée, à l’harmonisation des politiques et au partage des pratiques exemplaires, les sociétés de portefeuille ont amélioré leur gouvernance, leurs conditions de couverture et leurs tarifs, et ont surpassé leurs concurrents de 20 % au chapitre de la fréquence des sinistres et de la rentabilité des assurances.
Ce cas souligne l’intérêt d’une approche proactive au niveau du portefeuille dans la stratégie de gestion des risques liés aux fusions et acquisitions – une approche qui peut avoir des effets mesurables au-delà de la transaction elle-même.
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Les transactions portant sur des entités détachées présentent des défis particuliers et nécessitent une gestion minutieuse avant et après la transaction. Par exemple, les vendeurs attribuent souvent les primes d’assurance collective aux filiales ou divisions cibles à l’aide de données historiques ou d’une formule. Par conséquent, les coûts d’assurance réels pour une entreprise nouvellement séparée peuvent être considérablement plus élevés. Il est essentiel de cerner ce problème à un stade précoce, d’autant plus que la tolérance au risque d’une entreprise autonome nouvellement créée peut être très différente. Relever ce défi peut présenter des occasions de création de valeur à long terme, car la cible développe sa propre approche du risque après la transaction et cherche à obtenir de meilleurs tarifs d’assurance.
De plus, négocier l’accès continu aux polices d’assurance collective du vendeur pour les événements antérieurs à la conclusion de la transaction peut grandement simplifier la transition et contribuer à minimiser ou à éviter les lacunes de couverture. Sans une diligence raisonnable rigoureuse, les acheteurs risquent de faire face à des coûts postérieurs à la conclusion de la transaction gonflés et à des lacunes potentielles en matière de couverture qui pourraient nuire au rendement opérationnel et compromettre le succès financier de la transaction.
Les données des équipes d’experts en services-conseils transactionnels de Marsh au Royaume-Uni et en Europe montrent qu’en moyenne, les prix du marché libre pour les primes d’assurance des nouvelles entreprises autonomes sont 70 % plus élevés que les coûts alloués lorsqu’elles faisaient partie du programme collectif de leur ancien propriétaire.
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Le fait de ne pas effectuer une diligence raisonnable ciblée en matière de risques et d’assurance peut entraîner des passifs cachés importants et des coûts imprévus. Par exemple, un vendeur peut avoir augmenté les franchises autoassurées ou sous-financé les provisions pour sinistres, masquant ainsi la situation financière réelle de l’entreprise. Lorsque le nouveau propriétaire prend le relais, son appétit pour le risque peut différer de celui du vendeur, exposant le nouveau propriétaire à des répercussions financières inattendues qui n’avaient pas été pleinement prises en compte au moment de l’acquisition.
Exemple : lors d’une récente acquisition au Royaume-Uni, les experts de Marsh ont examiné les contrats d’assurance actuels et historiques de la société cible, mettant au jour d’importants passifs cachés. L’analyse a révélé que la société mère avait une franchise de 100 000 £ pour toutes les principales catégories d’assurance, ainsi que de nombreuses petites pertes totalisant 500 000 £ et environ 500 000 £ de provision pour sinistres subis mais non déclarés (SMND). Cela signifiait que l’acheteur aurait pu être responsable de 1 million de livres sterling de pertes non assurées. L’équipe de Marsh a rapidement informé l’acheteur, lui permettant ainsi de tenir compte de cette information dans les négociations. En conséquence, le vendeur a accepté d’indemniser l’acheteur pour toutes les pertes autoassurées survenues avant la conclusion de la transaction.
Ce cas souligne à quel point une diligence raisonnable rigoureuse peut révéler des renseignements essentiels qui protègent l’acheteur et facilitent un meilleur résultat de l’investissement.
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Des contrats bien structurés permettent de gérer la répartition des risques entre l’acheteur et le vendeur. Pour les acheteurs, il est essentiel d’avoir pleinement accès aux actifs d’assurance de la cible avant la transaction afin de maintenir le niveau de couverture d’assurance souhaité après la conclusion de la transaction. Une diligence raisonnable bien exécutée permet aux acheteurs de comprendre parfaitement comment les passifs historiques de la cible s’alignent sur leurs mécanismes de financement et les modalités de la transaction. Cela permet de financer les coûts de manière appropriée et de les aligner sur l’appétit pour le risque du nouveau propriétaire.
Sans une attention stratégique portée aux dispositions de la transaction, les acheteurs peuvent faire face à des passifs non financés ou non assurés après la transaction, ce qui met à rude épreuve leurs ressources financières et diminue la valeur de l’acquisition.
L’intégration des conclusions de la diligence raisonnable en matière d’assurance dans l’entente de vente et d’achat et les documents connexes peut protéger les acheteurs contre des passifs imprévus. Le conseiller juridique peut également obtenir des protections par le biais de garanties et d’engagements, y compris des assurances concernant la validité de l’assurance actuelle et historique, la confirmation que les primes ont été payées et des déclarations attestant que toutes les réclamations ou tous les incidents ont été divulgués. Ces mesures contribuent à minimiser le risque de réclamations non assurées après la conclusion de la transaction.
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Les risques climatiques et autres défis en matière de durabilité peuvent influencer considérablement le succès à long terme d’une acquisition, le rendement des capitaux propres et les perspectives de sortie éventuelles. Une diligence raisonnable rigoureuse peut mettre en évidence des vulnérabilités, comme d’éventuelles perturbations de la chaîne d’approvisionnement ou des risques liés aux biens matériels, permettant ainsi aux acquéreurs de repérer les occasions d’amélioration, améliorant le profil de risque global de l’entreprise et répondant aux exigences des investisseurs ou des autorités réglementaires.
Cerner et traiter ces risques de manière proactive permet non seulement de soutenir les objectifs de durabilité et d’améliorer l’assurabilité, mais aussi d’obtenir des conditions d’assurance et des niveaux de primes plus favorables, ce qui contribue en fin de compte à un investissement plus solide et plus résilient.
L’équipe des services de fusions et acquisitions de Marsh a étendu la diligence raisonnable aux risques climatiques, en utilisant des outils avancés pour modéliser un large éventail de risques liés aux conditions météorologiques dans plusieurs scénarios de temps et de température. Ces renseignements fournissent aux clients une vision claire de l’incidence que les changements climatiques peuvent avoir sur l’intégrité structurelle des actifs, les opérations et les revenus, leur permettant ainsi de prendre de meilleures décisions tant du côté des acheteurs que des vendeurs.
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L’évaluation de la dynamique de la main-d’œuvre, des coûts liés au personnel, de l’engagement et de la compatibilité culturelle de l’entreprise cible permet d’assurer une transition en douceur et de conserver les talents après l’acquisition. Une étude réalisée par Mercer montre que parmi les transactions qui n’ont pas atteint les résultats financiers attendus, dans près de la moitié des cas (47 %), le principal facteur était l’incapacité à gérer les risques liés aux ressources humaines.
Une diligence raisonnable rigoureuse permet de relever les défis potentiels, qu’il s’agisse de problèmes de rétention des talents ou de préoccupations juridiques ou de conformité dans les pratiques d’emploi.
Comprendre les membres clés du personnel et leurs rôles permet aux acquéreurs d’élaborer des stratégies pour retenir les meilleurs talents et combler les lacunes en matière de compétences, favorisant ainsi une intégration transparente et une réussite à long terme.
La complexité des transactions financées par capital-investissement et des fusions et acquisitions exige une vision stratégique qui va au-delà des risques apparents. En abordant de façon proactive des domaines clés comme les stratégies d’assurance, la dynamique de la main-d’œuvre, les défis liés à l’intégration et les risques émergents, les entreprises peuvent créer une valeur importante et éviter des erreurs coûteuses.
L’équipe du capital-investissement et des fusions et acquisitions de Marsh s’appuie sur une expérience approfondie en matière de gestion des risques et de stratégies d’assurance, ainsi que sur des renseignements exploitables pour aider les organisations à découvrir les risques cachés et à optimiser leur approche tout au long du cycle de vie de la transaction. Aujourd’hui, notre plateforme de courtage pour les sociétés de portefeuille prend en charge plus de 2 500 entreprises financées par des capitaux privés, ce qui représente plus de 4 milliards de dollars américains de primes d’assurance sur l’ensemble du marché. Cette envergure, combinée à des données exclusives et à des outils d’analyse, fournit des renseignements précieux pour prendre des décisions plus éclairées en matière de risques et d’assurance.