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Solutions de rechange aux garanties gouvernementales pour les accords d’achat d’énergie

Atténuation des risques afin que les investisseurs puissent surmonter le manque de garanties gouvernementales soutenant les accords d’achat d’énergie.
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Les gouvernements africains n’ont plus vraiment la capacité de fournir des garanties pour les accords d’achat d’énergie, c’est-à-dire les contrats dans lesquels on précise la quantité d’énergie qui sera achetée, vendue et générée par un actif donné. La réduction de ce type de soutien peut avoir une incidence sur la capacité des promoteurs de projets à atteindre la clôture financière.

Il existe toutefois d’autres options que les investisseurs peuvent considérer pour aider à gérer le rendement de l’exploitation et les risques liés aux paiements sans de telles garanties, ce qui est essentiel pour mobiliser du capital en vue de financer l’écart en infrastructure, comme discuté dans la première partie de notre série sur l’énergie renouvelable en Afrique.

Pourquoi le financement de contrepartie peut s’avérer infructueux

Combler l’écart en infrastructure est essentiel pour de nombreux pays africains qui souhaitent atteindre leurs objectifs de développement durable et qui visent à offrir une meilleure qualité de vie à leurs citoyens. Il est encore plus important de combler l’écart de financement dans le secteur de l’énergie le plus efficacement possible, étant donné l’augmentation des risques climatiques et l’impact que ces derniers devraient avoir dans toute la région.

Un rapport réalisé en 2018 par le Consortium pour les infrastructures en Afrique a révélé qu’entre 2013 et 2017, le financement annuel moyen pour le développement des infrastructures en Afrique s’élevait à 77 milliards de dollars américains. Afin de combler l’écart en infrastructure, l’institut de recherche McKinsey Global Institute a estimé que cette somme devra doubler pour atteindre 150 milliards de dollars américains d’ici 2025.

L’écart en infrastructure subsiste bien que plus de 100 billions de dollars américains soient détenus par des caisses de retraite, des fonds souverains, des fonds communs de placement et d’autres investisseurs institutionnels ayant un intérêt théorique pour des projets nouveaux ou existants en Afrique et malgré une réserve de projets d’infrastructure estimée par McKinsey à environ 2,5 billions de dollars américains.

Cela est dû au fait que moins de 10 % des projets atteignent une clôture financière et que 80 % des projets échouent à l’étape de la faisabilité et de la planification opérationnelle.

McKinsey a établi six domaines clés qui découlent de défaillances au cours des premières étapes du développement des projets d’infrastructure et qui peuvent expliquer le faible taux de réussite de ces derniers :

  1. Liste limitée de projets d’infrastructure à valeur élevée, à impact important et à long terme.
  2. Études de faisabilité et plans d’affaires insuffisants.
  3. Retards dans l’obtention de permis et d’approbations.
  4. Incapacité à s’entendre sur la répartition des risques.
  5. Incapacité à obtenir des accords d’exploitation et des garanties.
  6. Exécution médiocre de programmes.

Baisse de la capacité des gouvernements à garantir les accords d’achat d’énergie

De plus, de nombreux gouvernements africains font face à une hausse des ratios dette/PIB, ce qui limitera leurs dépenses en infrastructures au cours des années à venir. Les emprunts de la Banque mondiale sont soumis à des conditions et peuvent limiter la capacité des gouvernements à financer et à garantir des projets au-delà de certaines limites. Devant la nécessité de combler l’écart en infrastructure, de telles contraintes signifient que les gouvernements africains sont peu susceptibles de pouvoir offrir les solutions traditionnelles de répartition et d’atténuation des risques liés aux projets auxquelles les investisseurs sont habitués, notamment sous la forme de garanties de paiement.

Soutien non traditionnel pour les obligations d’exploitation

Les investisseurs ont tout de même accès à des solutions non traditionnelles qui pourraient être structurées de manière à gérer le manque de garanties gouvernementales soutenant les obligations d’exploitation.

L’assurance contre les risques politiques pour les investissements des institutions financières privées et multilatérales, par exemple, peut permettre aux investisseurs d’atténuer les risques de manière adéquate afin de surmonter le manque de garanties gouvernementales soutenant les accords d’achat d’énergie. Toutefois, des conditions importantes sont exigées pour obtenir ce soutien, notamment la propriété adéquate des services et des mécanismes de contestation internationaux solides dans les accords d’achat d’énergie.

En explorant ces options lors des premières phases de développement des projets, il sera possible de trouver la solution optimale, ce qui facilitera l’exécution des projets.  

La préparation des projets est essentielle

Résoudre les défis complexes liés à la mobilisation du capital privé pour investir dans les infrastructures en Afrique n’est pas simple et nécessite que toutes les parties prenantes fassent plus d’efforts et innovent davantage. L’élaboration de projets d’infrastructure sera encore plus difficile après la crise de la COVID-19. Les gouvernements, par exemple, pourraient considérer l’infrastructure comme une mesure de relance économique et pourraient subir une pression énorme pour produire des résultats rapides. Ces délais ne servent pas nécessairement les intérêts des promoteurs de projets en matière d’économie, de main-d’œuvre ou autre.

Pour assurer le bon développement de l’infrastructure, il faut commencer par bien préparer ses projets conformément aux pratiques exemplaires. La participation des institutions financières privées, des institutions d’assurance et des conseillers, ainsi que des institutions financières multilatérales en développement, aide à assurer le respect des pratiques exemplaires et des normes élevées, ce qui attire davantage les investisseurs potentiels. Investir dans la préparation des projets peut être l’une des façons les plus efficaces d’assurer leur qualité et leur durabilité, en plus de maximiser la probabilité qu’ils se terminent avec succès, sachant que la capacité des gouvernements à soutenir et à garantir ces projets varie.

La série sur l’énergie renouvelable en Afrique tient compte des thèmes du Forum africain de l’énergie de cette année intitulé « Africa for Africa: Building Energy for the Just Transition » (L’Afrique pour l’Afrique : Construction d’énergie pour la transition juste).

Pour en savoir plus sur l’assurance d’un projet d’énergie renouvelable en Afrique, veuillez communiquer avec votre conseiller Marsh.